
Disco Hi-Life – Tribute To Orlando Julius
Orlando Julius est mort.
Né en 1943 à Ikole, dans l’État Ekiti, au sud-ouest du pays, Orlando Julius Ekemode est issu d’une famille de commerçants. Élève à l’école anglicane de Saint Peters, il apprend les rudiments des instruments. Signe des temps – nous sommes dans les années 1950 et la musique latine fait fureur –, son premier groupe scolaire s’appelle… le Mambo Dance Band. Après le brutal décès de son père en 1957, Orlando Julius s’installe à Ibadan. C’est là que les choses sérieuses commencent pour lui, musicalement parlant. La main du destin s’appelle Ademola Haastrup, plus connu sous le pseudonyme de Jazz Romero : « C’était un des meilleurs musiciens de l’époque et quelqu’un d’adorable. Il était très soigneux. Il repassait ses vêtements tout le temps », se souvient Orlando Julius, un brin amusé. « J’ai commencé par la batterie avant de me mettre aux vents : le saxophone alto, la flûte, la clarinette. Le même soir, je pouvais jouer de trois instruments différents. Romero aimait me voir jouer. Il m’encourageait à me laisser aller. » En 1958, le Modupe Dance Band de Jazz Romero se rebaptise en Flamingo Dandies Band, à la faveur d’une résidence à l’hôtel Flamingo de Akure, une autre ville de l’État d’Ekiti. La suite est pour le moins rocambolesque : « Un jour, Jazz Romero a eu un conflit avec le propriétaire de l’hôtel. Il nous a quittés sans prévenir. Et je me suis retrouvé à la tête de l’orchestre ! » sourit Orlando Julius. Passionné par le « son », un de ses groupes s’est d’ailleurs nommé les Afro Sounders, Orlando Julius est aussi amené à jouer avec une kyrielle de musiciens de la vague juju highlife : I. K. Dairo, Rex Williams, Julius Araba, les Paramount 8 du Ghana…
La légende prétend qu’il aurait inspiré James Brown, alors que l’Américain était en tournée au Nigeria et qu’Orlando Julius le guidait à la découverte de la bouillonnante scène locale. Une photo les montre d’ailleurs s’échanger des disques à Ibadan, la métropole entre Lagos et Kano, et en 1970 Orlando Julius publie un 45 tours avec un explicite James Brown Ride On, en face A, et un terrible Psychedelic Afro Shop, en face B. Une chose est sûre : Orlando Julius pouvait légitimement prétendre au titre de pionnier de l’afro-funk, lui qui dès 1966 pose dans la cire noire un album intitulé Super Afro Soul, où, accompagné de His Modern Aces, il élabore une mixture à base de rythmiques yoruba et de jazz funk à partir de laquelle nombre de musiciens de la sous-région vont créer leurs propres versions.
Event Timeslots (1)
Saturday
-